La conservation et l'évolution de l’espèce humaine sont conditionnées par le besoin permanent et vital de se nourrir. Aussi,  depuis la nuit des temps, pour assurer ce quotidien, l' histoire de la nourriture est intimement liée à celle de l'humanité,  des situations de toutes sortes truffent son existence et une quantité d'anecdotes, parfois dramatiques, animent son parcours.

Pendant longtemps les premiers hommes se contentèrent des graminées, fruits, poissons, chairs que leur offrait la nature... ….De plus en plus curieux, un jour ils eurent l’idée de s’intéresser à des épis de graines et de les écraser entre deux pierres. Ils en en découvrirent une poudre, la farine, un goût nouveau… mais pas forcément agréable !!....ils l’abandonnèrent sur la pierre…. Le lendemain matin, mouillée par la rosée ou quelque autre pluie nocturne, la poudre blanche était devenue une sorte de bouillie, une pâte molle s’écrasant sous la paume de leur mains, un mélange collant d'un goût surprenant. Ils s’amusèrent à la malaxer, à la pétrir, à l’aplatir;  ils façonnèrent une sorte de disque fin qu’ils abandonnèrent aux rayons du soleil …… Le soir, c’est une galette sèche qu’ils retrouvèrent, dont le goût leur était inconnu, bien différent de celui de  la farine ou de la pâte qu’ils avaient connus la veille. Cette découverte nourrissant leur besoin, c’est un plaisir nouveau qui leur était proposé, l'éveil de la curiosité pour découvrir de nouveaux goûts…... Ils venaient de réaliser la première transformation de la nourriture en changeant, améliorant l’aspect et le goût d’une denrée, on pourrais presque oser dire qu’ils venaient de créer "la première recette de cuisine". C’est mon amie, l’historienne Maguelonne Toussaint Samat, qui m’a soufflé ce scénario vraisemblable.

Nul ne pourra jamais valider cette historiette, pourtant après cette anecdote, rien ne sera  plus jamais comme avant.  La nourriture de l’homme ne va cesser de varier, de se modifier.

Avec la découverte du feu, notre définition de la cuisine va vite apparaître et va sans cesse évoluer, le goût s’adaptant à tous les  paramètres sociaux, s’enrichissant avec les découvertes, se transformant suivant les fluctuations financières, se tintant d’émotions avec le don d’amour des mères puis des maîtresses de maison, s’embellissant grâce au talent des maîtres queux, pour se décliner plus tard sous la baguette des chefs, solistes malgré eux, de l’orchestre des grandes institutions de l’agro alimentaire.…..